Crédit professionnel : pour qui et quelles sont les critères et les conditions ?

Continuer (Sans engagement)

La création ou le développement d’entreprise implique de procéder par étapes, surtout lorsque l’on souhaite financer son projet via un crédit. De l’établissement de votre plan de financement au montage de votre dossier de prêt bancaire, en passant par la préparation de votre entretien avec la banque, voici tout ce qu’il faut savoir sur le crédit professionnel et ses conditions.


Qu’est-ce qu’un prêt bancaire professionnel ?


Le prêt professionnel est une solution de financement qui s’assimile à un crédit classique, à la différence qu’il est exclusivement à destination des entreprises. La durée de remboursement d’un prêt professionnel s’étale sur 7 ans maximums, contre 30 ans voire plus pour un emprunt immobilier.

Ce crédit a essentiellement vocation à :

  • Financer la création d’entreprises ;
  • Financer le développement d’entreprises ;
  • Combler le déficit de trésorerie ponctuel des entreprises.

À terme, un déficit de trésorerie peut menacer l’entreprise. C’est pourquoi les banques accordent à certaines entreprises ce que l’on appelle un crédit de trésorerie. Cela leur permet de faire face aux décalages momentanés entre les recettes et les dépenses. Il existe différents types de crédits de trésorerie. On distingue :

  • La facilité de caisse ;
  • Le découvert autorisé ;
  • Le crédit de campagne.

Certains peuvent être plus adaptés à votre activité que d’autres.

Et l’affacturage dans tout ça ?

L’affacturage fait partie des crédits de mobilisation de créance, tout comme la cession Dailly et l’escompte. Le principe de l’affacturage est identique à celui des crédits de trésorerie, à la différence qu’il fait intervenir une société financière spécialisée, et non une banque. D’autres services sont par ailleurs ajoutés : suivi et relance des factures, recouvrement en cas d’impayé…

Les demandes de crédits professionnels peuvent être déposées par l’emprunteur auprès de sa banque comme de banques concurrentes. Le but est d’obtenir le meilleur financement au meilleur taux.


Que penser du crédit-bail ?


Le crédit-bail est une autre forme de financement pouvant être sollicitée par les entrepreneurs. Concrètement, une société de crédit-bail achète un bien ou un équipement pour le compte de l’entreprise, puis le lui loue sur une durée convenue. Il ne s’agit donc pas d’un crédit au sens propre du terme. Au terme du contrat, trois possibilités s’offrent à l’emprunteur :

  • Continuer à louer le matériel ;
  • Le restituer à la société ;
  • Ou le lui racheter.


Projet de création d’entreprise : quelles conditions pour obtenir un contrat de prêt professionnel ?


Dans le cadre d’une création d’entreprise, les banques redoublent de vigilance. La constitution du dossier est une étape clé, mais ce n’est pas la seule condition imposée pour les prêts professionnels.

Que doit comporter mon dossier ?

Comme pour un emprunt immobilier, votre dossier de prêt bancaire professionnel doit inclure de nombreux justificatifs. L’emprunteur doit notamment intégrer des documents lui permettant de justifier :

  • De son état civil (carte d’identité, ou bien permis de conduire/passeport/carte de résident) ;
  • De son lieu de résidence (justificatif de domicile, comme une facture d’électricité ou de gaz) ;
  • De sa situation financière (relevés de compte) ;
  • De la (ou des) formation(s) professionnelle(s) qu’il a suivie(s) ;
  • De son expérience professionnelle ;
  • Des caractéristiques de sa future entreprise (statut juridique, nombre d’associés, apport…).

À noter : apport souvent exigé

Les banques exigent généralement un apport équivalent à 25 voire 30 % du montant du financement. Il est en effet plus rassurant pour elles de traiter avec une entreprise ayant un minimum de ressources financières, surtout en création.

Quels sont les autres critères étudiés par la banque ?


La viabilité du projet

Les banques sont également très attentives à la viabilité du projet d’entreprise. Une demande de financement pour le secteur de l’innovation aura ainsi bien moins de chances d’aboutir. Pour juger de la viabilité de votre projet, la banque va se pencher sur le taux de rentabilité potentiel de votre future activité. Pour attester de ce taux, vous devez réaliser un plan de financement dans votre business plan, le coupler à une étude de marché, et intégrer le tout à votre dossier de prêt.

La teneur de l’entretien

Autre condition pour décrocher un contrat de prêt professionnel : être convaincant. La banque n’acceptera de financer votre projet d’entreprise que si vous êtes en mesure de présenter ce dernier de la manière la plus complète, la plus détaillée, mais aussi la plus concrète possible. Votre plan de financement est un excellent support. Les banques s’attachent également au degré de motivation du demandeur. En clair, il faut être dans les meilleures dispositions le jour de l’entretien. N’oubliez pas non plus de mettre en avant les points forts de votre projet ni la manière dont vous vous démarquez de la concurrence.

Les compétences du porteur de projet

Enfin, les banques vous accorderont plus facilement le financement si vous avez véritablement l’étoffe d’un entrepreneur. L’autonomie, l’ambition et la témérité sont les qualités premières d’un dirigeant d’entreprise. Sachez démontrer ces qualités !


Pourquoi faire appel à un courtier pour mon projet d’entreprise ?


Le courtier spécialisé en financement d’entreprise se charge de tout à votre place : montage du dossier, audit en cas de projet de rachat de société, négociation auprès des banques. C’est l’idéal si vous manquez de temps. Le courtier peut aider les futurs entrepreneurs à obtenir des prêts professionnels à taux attractif dans un délai très court. Vous ne risquez rien à faire appel à ses services : ils ne vous seront facturés que si vous acceptez sa proposition de financement. Ces frais représentent généralement entre 1 et 2 % du prêt bancaire. Le courtier peut aussi accompagner l’emprunteur dans un processus de rachat de crédits professionnels.


Crédit bancaire professionnel : l’assurance, obligatoire ?


Bien souvent, oui. Au même titre que l’emprunt immobilier, le contrat de prêt bancaire professionnel s’assortit quasi systématiquement d’une assurance. Et ce, en dépit du fait que la loi ne l’impose pas. C’est une garantie pour la banque si l’entreprise ou la société venait, pour diverses raisons, à ne plus pouvoir assumer le remboursement du crédit. Cette assurance peut par contre représenter un montant important par rapport au capital emprunté : jusqu’à 40 % de ce dernier.

Bonne nouvelle cependant : l’assurance-crédit est déductible du résultat fiscal des entreprises. Comme les particuliers, les entreprises peuvent en outre décliner la proposition d’assurance faite par la banque et prendre une assurance externe afin d’en réduire le taux. Le remboursement du crédit se fera alors à part.

L’emprunteur peut néanmoins passer au travers de cette assurance. Le secret ? Avoir une garantie viable. Deux types de garanties sont mobilisables :

  • Les garanties réelles, qui peuvent porter sur un ou plusieurs biens mobiliers/immobiliers de l’emprunteur ;
  • Les garanties personnelles, c’est-à-dire des garanties de paiement provenant d’un tiers (caution).

La caution peut être choisie dans l’entourage de l’emprunteur, ou à défaut, être une société spécialisée en cautionnement. Bien sûr, dans le second cas, des frais s’appliqueront.


Des solutions si la banque refuse ma demande de financement ?


Les conditions d’obtention des prêts professionnels sont sans doute encore plus strictes que pour les autres types de crédits, emprunt immobilier y compris. Si malgré votre persévérance et un dossier en béton, les banques rechignent à financer votre projet de création, de rachat ou de développement d’entreprise, d’autres voies peuvent être empruntées.

Les aides publiques et autres

Sous certaines conditions, vous pouvez bénéficier d’aides financières, telles que :

  • Les aides de l’ACRE ;
  • Les aides de l’ARCE ;
  • Le prêt à taux zéro NACRE ;
  • Le prêt d’honneur (taux zéro également) ;
  • Le microcrédit de l’ADIE.

Certaines de ces aides peuvent par ailleurs venir compléter votre contrat de prêt bancaire professionnel.

Le financement participatif

Le financement participatif, ou crowdfunding, consiste à solliciter l’aide financière de particuliers via une plateforme spécialisée. Mais là encore, vous devrez convaincre. De même, ce mode de financement peut venir en complément du capital emprunté via un emprunt professionnel, sans condition requise.

Ce sont des moyens supplémentaires de persuader la banque puisque pour financer votre projet, elle aura à avancer un montant moins important et prendra donc moins de risques ! De votre côté, vous pouvez prétendre à un taux potentiellement plus avantageux. Tout le monde est par conséquent gagnant.

Les business angels

Les business angels se définissent comme des personnes physiques investissant, à titre individuel, une partie de leur patrimoine financier dans une société innovante à fort potentiel. Ce sont souvent des cadres ou des ex-entrepreneurs. En plus de leur investissement financier, les business angels s’investissent personnellement : ils prennent sur leur temps pour conseiller les jeunes entrepreneurs, leur faire profiter de leurs compétences, de leur expérience, et n’hésitent pas à faire jouer leurs relations. En bref, ce sont de véritables boosters ! Ils interviennent tant en début d’activité qu’en phase de création du projet. L’objectif final est de rentabiliser le capital investi. Différents réseaux permettent de prendre contact avec eux : les réseaux associatifs, les réseaux SIBA (société d’investissement de business angel) et les organisations mixtes, couplant ces deux réseaux.

Pour un prêt professionnel, les conditions posées par les banques sont d’autant plus rigoureuses lorsque le projet concerne la création d’entreprise. N’hésitez pas à frapper à toutes les portes pour booster vos possibilités de financement. Sachez enfin que les entreprises s’implantant dans certaines zones peuvent bénéficier d’allègements fiscaux. Ceux-ci peuvent par exemple porter sur le bénéfice imposable (IS, IR) ou sur les impôts locaux.


Crédit professionnel et conditions : ce qu’il faut retenir

  • Présenter un dossier complet, intégrant l’ensemble des justificatifs demandés.
  • Ne pas négliger non plus son plan de financement, témoignant de la viabilité du projet.
  • Certaines aides peuvent compléter un prêt bancaire, voire s’y substituer.