Désolidarisation de prêt immobilier : les différentes solutions

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Comme une grande majorité de couples, vous et votre conjoint êtes coacquéreurs de votre logement ? Problème : vous êtes en instance de divorce ou de séparation, et le remboursement de votre emprunt court toujours. En pareil cas, la désolidarisation de prêt immobilier est vivement conseillée. Le point sur cette opération et sur les moyens d’y aboutir.


Qu’est-ce que la désolidarisation de prêt immobilier ?


La désolidarisation de prêt immobilier consiste, pour l’un des époux, concubins ou partenaires de PACS, à se dégager de l’obligation de rembourser ledit emprunt
auprès de la banque. Cela suppose, en clair, que le remboursement jusqu’alors assuré conjointement n’est plus effectué que par un seul (ex-)conjoint, qui devient donc l’unique emprunteur et l’unique propriétaire du logement. Dans ce cadre, il devra racheter la part du conjoint désolidarisé. On parle dans ce cas de rachat de soulte.

Conseil : soyez prévoyant

Par précaution, mieux vaut prévoir une désolidarisation dès lors que le divorce/la dissolution du PACS est prononcé(e), ou la séparation effective.


Pourquoi est-ce important de se désolidariser d’un crédit en cas de séparation ?


À partir du moment où un couple marié, pacsé ou en concubinage signe pour un prêt immobilier de manière conjointe, chacun des époux ou conjoints est solidaire des dettes de l’autre. Cela signifie qu’en cas de défaillance de l’un, l’autre doit assurer la continuité du remboursement du crédit (sa part, plus la part du conjoint). Or, ce principe de solidarité perdure même en cas de divorce ou de séparation, à moins qu’une désolidarisation de prêt immobilier n’ait été actée. Vous comprenez mieux l’intérêt d’une telle démarche ! Sauf si vous entretenez de très bons rapports avec votre ex-conjoint, votre ex-concubin ou votre ex-mari/femme, sans doute souhaitez-vous recouvrer au plus vite votre indépendance financière.


Comment procéder pour demander la désolidarisation d’un crédit immobilier ?


Une demande de désolidarisation de prêt immobilier doit se faire par lettre recommandée avec accusé de réception
. Il appartient au co-emprunteur souhaitant se désolidariser du crédit d’effectuer cette démarche. Ci-après, un modèle de courrier qu’il vous suffit de copier-coller, puis de personnaliser avant de l’adresser à votre banque.

[Nom] [Prénom(s)]

[Rue]

[Code postal] [Ville]

 

[Banque]

[Rue]

[Code postal] [Ville]

 

Objet : Désolidarisation de prêt immobilier

Lettre recommandée avec AR

[Ville],

Le [date du jour]

 

 

[Madame/Monsieur],

[Mon (ma) conjoint(e)], dénommé(e) [ses nom et prénom(s)] et moi-même avons souscrit ensemble un prêt immobilier auprès de votre établissement en date du [indiquez la date de signature du contrat de crédit].

Dans le cadre d’une procédure de [divorce/séparation] en cours depuis le [date], nous avons convenu d’un commun accord que Madame/Monsieur [nom du (de la) conjoint(e)] conserve le logement et assume seul(e) le remboursement du prêt en cours jusqu’à son terme, prévu le [indiquez la date de fin].

Je sollicite, dans ce contexte, la désolidarisation dudit prêt afin de ne plus être tenu à mon engagement de caution, comme il était prévu dans les termes du contrat.

Vous remerciant par avance de l’attention que vous voudrez bien accorder à ma requête, je vous prie d’agréer, [Madame/Monsieur], l’expression de mes salutations distinguées.

[Nom] [Prénom(s)]

[Signature]


Faut-il demander une attestation au conjoint assurant le remboursement du prêt immobilier ?


Absolument. Dans les grandes lignes, cette attestation écrite stipulera que tel conjoint s’engage à rembourser seul l’intégralité du montant restant dû et qu’il renonce à toute action à l’encontre de son ex-conjoint, relativement au remboursement de la part qu’il aurait dû payer avant la désolidarisation de prêt immobilier.


Quel délai pour que la désolidarisation prenne effet ?


Une désolidarisation de prêt immobilier suppose la signature d’un avenant
au contrat afin de décharger le conjoint du remboursement du crédit. Comme pour le contrat de crédit immobilier originel, l’emprunteur dispose d’un délai de réflexion de 10 jours calendaires à partir de la signature de l’avenant. Celui-ci ne sera alors effectif qu’au 11e jour.


Des frais de notaire sont-ils à prévoir ?


Une opération de désolidarisation de prêt immobilier occasionne effectivement des frais de notaire
. Ceux-ci sont en particulier relatifs aux actes notariés. Dans ce contexte, les frais de notaire représentent 7,5 % de la part du conjoint.

Bon à savoir : d’autres frais à prévoir

Une désolidarisation de crédit entraîne aussi des frais de dossier. Contrairement aux frais de notaires, ils sont fixés librement par la banque.


Ma banque a-t-elle le droit de refuser ma demande de désolidarisation ?


Oui, et cela arrive malheureusement dans bien des cas pour des raisons de solvabilité insuffisante de la part du conjoint et emprunteur reprenant à sa charge le remboursement du crédit. On comprend alors aisément que la banque puisse se prendre ce droit. Heureusement, d’autres solutions existent. Les principales alternatives à la désolidarisation de prêt immobilier sont :

Rachat de crédit immobilier

Le rachat de crédits peut se faire dès lors que l’emprunteur a deux crédits à son actif. L’idée est ici d’adosser au prêt immobilier un nouveau prêt. Ce nouveau crédit permettra alors en même temps de racheter la part du conjoint et de rembourser plus aisément le crédit immobilier puisque les frais en cas de rachat de crédit sont généralement moindres. L’emprunteur peut très bien réaliser ce montage financier auprès d’une autre banque que celle ayant initialement accordé le crédit immobilier. C’est l’occasion de comparer les conditions d’emprunt et de trouver l’offre la plus avantageuse !

Vente du logement

Plus radicale, cette solution est envisageable si aucun des conjoints ou époux ne souhaite conserver le logement. L’argent issu de la vente servira à rembourser le prêt de manière anticipée. Dans ce cas, la solidarité entre les parties cesse de plein droit. Attention à bien tenir compte des pénalités ou indemnités qui pourraient s’appliquer.


Que devient l’assurance emprunteur dans tout ça ?


En cas de désolidarisation, une potentielle hausse du coût de l’assurance emprunteur est à prévoir. Ce sera le cas à partir du moment où, à l’origine, l’emprunteur qui conserve le logement n’était pas assuré à 100 % (80 % pour lui, 20 % pour son ex-conjoint, par exemple). Il lui faudra alors augmenter sa quotité.

Pour rappel, vous avez le droit de déléguer votre assurance, c’est-à-dire d’assurer votre prêt immobilier auprès d’un assureur et non pas auprès de la banque. Là encore, vous pourrez réduire le coût de votre crédit. À savoir enfin que ce droit vous est aussi accordé si vous faites un rachat de crédit.

Un bien immobilier acheté à deux par le biais d’un crédit est un engagement à long terme. En cas de divorce ou de séparation, les choses changent. Afin d’éviter que la banque ne prenne des mesures de recouvrement contraignantes et possiblement menaçantes pour votre équilibre financier, la désolidarisation de prêt immobilier doit être un réflexe. C’est pour vous une sécurité !


Les points-clés à retenir sur la désolidarisation de prêt immobilier :

  • Elle fait nécessairement l’objet d’une demande par courrier recommandé avec AR à la banque. L’emprunteur restant doit aussi établir une attestation.
  • Si la banque refuse la désolidarisation, une alternative : le rachat de crédit ou la vente du logement.
  • Selon les cas, des frais additionnels sont à prévoir : frais de notaire, frais de dossier, surprime d’assurance.