Alors que les taux des crédits immobiliers en France ont atteint, en l’espace de quelques années, un seuil plancher inédit, quelle est donc la tendance actuelle, suite à la crise du coronavirus ? Eh bien, sans surprise, les taux moyens enregistrent une hausse. Et ce, quelle que soit la durée de remboursement. Entre la mi-mars et la mi-avril, ceux-ci ont en effet bondi de :
Par contre, toujours comparé au mois dernier, la stagnation est de mise pour ce qui concerne les taux minimums. Pour y voir plus clair, voici les taux d’emprunt immobilier relevés au 15 avril, hors assurance et autres frais :
Durée de remboursement | Tendance | ||||||
7 ans | 10 ans | 15 ans | 20 ans | 25 ans | 30 ans | ||
Taux maximum | 1,80 % | 1,80 % | 1,80 % | 2,00 % | 2,35 % | 2,78 % | - |
Taux moyen | 0,70 % | 0,85 % | 1,05 % | 1,25 % | 1,50 % | 1,85 % | |
Meilleur taux | 0,24 % | 0,40 % | 0,64 % | 0,77 % | 1,07 % | 1,55 % |
L’emprunteur semble donc encore pouvoir conjuguer crédit immobilier et coronavirus sans subir les méfaits de la crise…
Comme pour bon nombre de secteurs, le marché du prêt immobilier continue d’avancer, mais au ralenti. Vraisemblablement, certaines banques continuent à traiter les demandes de contrat qui étaient en cours au moment du confinement, notamment via la dématérialisation. Pour un contrat de crédit immobilier demandé ultérieurement, l'activité reprend doucement à distance ou en physique avec le respect des gestes barrières.
Les hypothèses pour la suite sont encore difficiles à établir puisque la plupart des activités sont à peine en train de reprendre. Beaucoup bénéficient encore du chômage partiel et certains annoncent une crise sans précédent malgré la reprise de la vie quotidienne et des habitudes de consommation. Deux possibilités se dessinent donc actuellement :
Les banques peuvent revoir leurs taux à la baisse pour rattraper le retard
L’impact de la crise du coronavirus sur les taux d’emprunt immobilier pourrait dépendre non seulement des directives de la Banque centrale européenne, mais aussi de l'état de l'économie française. Les 8 semaines de confinement et le déconfinement progressif ont pu reporter les demandes de crédits. De fait, les banques souhaitent peut-être relancer la machine au plus vite en maintenant des taux bas, voire en les abaissant encore.
Elles pourraient aussi renchérir leurs taux pour se couvrir…
Les taux pratiqués par la banque pourraient, à l’inverse, légèrement augmenter. Pour quelle raison ? Tout bonnement, car la crise aidant, l’emprunteur lambda sera plus fragile financièrement parlant, ce qui augmente considérablement le risque de défaut de remboursement. En clair, seuls les candidats ayant pu conserver une situation stable pourraient, dans ce contexte, avoir encore accès au prêt immobilier…
À noter : après-crise et prix de l’immobilier
Ce faisant, la crise frappant la France engendre inévitablement une baisse drastique des transactions, d’autant que le coronavirus éloigne à la fois la clientèle française et la clientèle internationale. Ajoutée à cela, la politique d’achat des Français en matière d’immobilier pourrait être bouleversée par crainte d’un nouveau confinement. En conséquence, une chute des prix de l’immobilier n’est, à terme, pas à exclure. Cela permettrait à l’emprunteur de compenser une éventuelle hausse des taux en sortie de crise…
Avec le confinement, les visites sont — sauf relogement urgent — clairement compromises. Aux vendeurs et bailleurs, nous conseillons de s’appuyer sur le numérique en vue de faire des visites virtuelles de leurs biens immobiliers. C’est un premier pas ! Ensuite, si vous vous êtes engagé dans un processus d’achat immobilier avant la crise, vous pouvez demander au vendeur de prolonger la durée de validité de la proposition. Vous aurez ainsi l’assurance que le bien vous sera toujours réservé.
Dans ce cas, contactez sans attendre votre banque pour mettre en place un report ou une modulation d’échéances. Si l’une ou l’autre de ces options est stipulée dans votre contrat de prêt, elle ne peut vous le refuser. À défaut, demandez-lui si un crédit de dépannage à taux zéro ou autre dispositif d’aide est envisageable. Si vous êtes un emprunteur « modèle », votre banque sera d’autant plus disposée à vous prêter main-forte en cette période de crise.
Le marché du crédit immobilier suite au coronavirus est à l’heure d’aujourd’hui entouré d’incertitudes. La France tout entière retient son souffle. Mais nous avons l’assurance d’une chose : le traitement des nouvelles demandes de contrat de prêt est pour ainsi dire à l’arrêt. Inutile donc de vous précipiter pour un futur achat. Pensez en priorité aux vôtres et à vous-même, et surtout, essayez tant bien que mal de ne pas céder à la panique. Des jours meilleurs nous attendent !